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La hernie discale lombaire (HDL) est la hernie de localisation la plus courante, du fait que l’ensemble colonne vertébrale repose sur les deux derniers disques lombaires. Des fissures dans l'anneau fibreux permettent aux tissus de l'intérieur du disque de pénétrer dans le canal rachidien et d'exercer une pression sur les nerfs. Un symptôme typique est une douleur nerveuse "en forme de sciatique" qui s'étend sur la fesse et le côté extérieur de la jambe jusqu'au pied. La plupart des hernies discales s'améliorent d'elles-mêmes ou sous traitement classique (analgésiques et physiothérapie prudente) en l'espace de 6 à 12 semaines. En l'absence d'amélioration, en cas de paralysie ou de fortes douleurs, il convient toutefois de procéder à une ablation microchirurgicale du morceau de tissu hernié. Chez 95 % des patients, une intervention chirurgicale assure une amélioration immédiate.

Notre expérience à l'Inselspital

Au Centre du dos de l'Inselspital, des spécialistes de tous les domaines travaillent en étroite collaboration dans une même structure et se coordonnent entre eux. Grâce à la collaboration entre les services de rhumatologie, de physiothérapie, de neurologie, de neuroradiologie, d’orthopédie et le centre de la douleur, une stratégie de traitement optimale peut être développée pour le patient de manière interdisciplinaire. Les cas complexes sont discutés lors d'une conférence interdisciplinaire et sont souvent opérés conjointement par des neurochirurgiens et des orthopédistes. De la sorte, nous réunissons les conditions idéales pour un traitement optimal de chaque patient.

 

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Excellence
Centre EUROSPINE certifié pour les opérations de la colonne vertébrale
Centre du dos
spécialistes dans tous les domaines dans une même structure

La chirurgie discale mini-invasive, qui permet de lever rapidement et avec précaution la compression exercée sur un nerf, est l'une des procédures les plus courantes réalisées dans notre clinique et peut également être pratiquée en ambulatoire si vous le souhaitez. La chirurgie offre de meilleurs résultats qu’une prise en charge conservative, dont les bénéfices ne se manifestent souvent qu’après 6 à 12 semaines. Ces résultats furent démontrés par deux études américaines indépendantes *, *.

Nos infirmières et physiothérapeutes disposent d’une expertise de pointe dans le traitement et le suivi après une hernie discale et réunissent les conditions pour un prompt rétablissement des patients. En raison du rôle important que joue une posture correcte dans le rétablissement suite à une hernie discale, nous avons rassemblé et communiquons à nos patients les informations requises, notamment sur la manière adéquate de porter de lourdes charges, ainsi que des exercices de souplesse et renforcement du dos et une vidéo utile à la période postopératoire.

Néanmoins, la chirurgie est rarement nécessaire pour les hernies discales.

Les problèmes de disques lombaires sont courants, mais ils nécessitent rarement une intervention chirurgicale. Plus de 90 % des protrusions et hernies discale qui causent des douleurs irradiant dans la jambe s'améliorent grâce au repos, à la chaleur, à l’antalgie, aux postures de décharge, à la physiothérapie et aux infiltrations locales. Il est également important de faire une distinction avec les douleurs purement dorsales (lombalgie ou lumbago), qui sont causées par l'irritation des articulations intervertébrales et des structures ligamentaires, ce qui n’engendre pas de douleur dans les jambes. Dans cette situation, le repos est moins indiqué, du fait que le mouvement fait partie de la thérapie et permet une récupération plus rapide.

Dans la mesure du possible, nous recommandons une prise en charge conservative des hernies discales durant 6 à 12 semaines. Souvent, les douleurs ne s'améliorent significativement que dans la seconde moitié de la période de traitement conservateur. Il est donc crucial de persévérer.

Qui fait partie du groupe à risque de hernie discale lombaire ?

Les hernies discales sont plus fréquentes chez les patients de 40 à 60 ans, mais peuvent survenir à tout âge. 2 à 3 % de la population souffrira au cours de sa vie d'une hernie discale lombaire qui lui causera des désagréments. Des études ont démontré que le risque de hernie discale est accru chez les fumeurs. D'autres facteurs de risques sont établis, comme l’application de contraintes continues sur la colonne vertébrale, ainsi que des prédispositions génétiques.

Quels sont les symptômes les plus courants ?

Les hernies discales surviennent le plus fréquemment entre la 4ème et la 5ème vertèbre lombaire, ou entre la 5ème vertèbre lombaire et le sacrum. Selon l’orientation du prolapsus discal, la racine nerveuse supérieure (sortant) ou le nerf inférieur (traversant) peut être affecté, dans le second cas à l’orée du foramen intervertébral. La compression du nerf par le disque intervertébral entraîne une irritation et des signes cliniques ou déficits. Les symptômes typiques sont une douleur irradiant le long de la zone cutanée (dermatome) innervée par le nerf concerné, ainsi qu'une faiblesse musculaire ou des troubles sensitifs. En outre, la plupart des patients rapportent des douleurs dorsales plus ou moins sévères dans la région lombaire (lombosciatalgie).

Comme chaque racine nerveuse sortant de la colonne vertébrale est associée à un dermatome et un myotome (zone musculaire) caractéristiques, les plaintes et symptômes qui surviennent permettent généralement de déterminer avec précision la racine nerveuse affectée.

Lors de hernies discales volumineuses, il est possible que l’ensemble des racines nerveuses du canal lombaire soient comprimées. Cette pathologie dite syndrome de la queue de cheval présente un danger particulièrement élevé car elle peut provoquer des troubles des fonctions vésicale, sphinctérienne et sexuelle. Le syndrome de la queue de cheval est une urgence neurochirurgicale qui requiert une opération immédiate dès la confirmation radiologique. Dans le cas contraire, il existe un risque de lésion nerveuse permanente avec perte définitive des fonctions correspondantes.

Localisation de la hernie en fonction des symptômes

Pour chacune des racines nerveuses affectées, les symptômes suivant sont associés :

  • L4 : Douleur à la cuisse irradiant jusqu'au genou, engourdissement de la face antérieure de la cuisse et à de la face interne de la jambe, perte de la force requise pour monter les escaliers (extension du genou).
  • L5 : Douleur du siège et le long de la face externe de la jambe jusqu’au pied, engourdissement du gros orteil, difficulté à relever le pied, en particulier faiblesse du muscle releveur du gros orteil (station debout sur les talons).
  • S1 : Douleur du siège et le long de la face postérieure du membre inférieur jusqu’au pied, engourdissement du bord latéral du pied et du petit orteil, faiblesse du muscle fléchisseur plantaire du pied (station debout sur la pointe des pieds).

Cette liste n'est pas exhaustive.

Comment diagnostique-t-on une hernie discale lombaire ?

Une consultation médicale détaillée et un examen clinique minutieux sont essentiels pour l’investigation des douleurs de la colonne lombaire. Lorsque les douleurs lombaires représentent le seul symptôme, de plus amples investigations radiologiques ne sont dans un premier temps pas absolument requises. Un traitement conservateur sera alors envisagé, du fait que les douleurs s’estompent spontanément en l’intervalle de quelques semaines chez la grande majorité des patients. Dès lors que les symptômes persistent ou lorsque des déficits neurologiques surviennent, un examen radiologique est requis. Dans cette optique, l'imagerie par résonance magnétique (IRM) est l’examen de choix, car elle fournit une image précise des disques intervertébraux et des racines nerveuses. Dans certains cas particuliers uniquement, il est nécessaire de procéder à des investigations complémentaires au moyen de méthodes électro-physiologiques ou d'une myélographie par CT-scanner.

Comment se déroule l’opération ?

Lorsque des douleurs insupportables persistent, en cas de faiblesse musculaire ou d’échec du traitement conservateur, une intervention chirurgicale est indiquée. L’opération dure généralement entre 15 et 45 minutes et requiert une incision longue de 2 à 3 cm. L’abord chirurgical jusqu’au disque est généralement effectué de manière canalaire au moyen d’un tube. Suite à l'opération, vous serez pris en charge étroitement par nos physiothérapeutes. Vous recevrez également une brochure rassemblant les instructions permanentes à la période suivant votre sortie de l’hôpital.

Le traitement chirurgical nécessite habituellement un séjour de 2 à 3 jours à l'hôpital, mais il peut également être réalisé en ambulatoire si vous le souhaitez.

Malgré le taux élevé de guérisons spontanées, la chirurgie des hernies discales lombaires est l'intervention chirurgicale la plus courante de la colonne lombaire. Le domaine neurochirurgical est spécialisé dans cette pathologie depuis de nombreuses années. L'opération est réalisée de routine sous contrôle microscopique, selon une procédure chirurgicale appelée microchirurgie. Les avantages de la microchirurgie pour le patient coulent de source : une opération de moindre envergure par un abord plus précautionneux, une exposition plus ciblée du site opératoire, moins de tissu cicatriciel et un degré de sécurité plus élevé.

Chez 95 % des patients, l’opération mène à une amélioration immédiate des symptômes. Toutefois, des récidives peuvent survenir chez 5 à 20 % des patients, lorsque de nouveaux fragments de disque migrent dans le canal rachidien. Ce risque est dépendant de la l’étendue de la déchirure de l’anneau fibreux, et dans une moindre mesure du traitement médicamenteux ou chirurgical de la hernie. Dans une situation de récidive, un conseil et un plan de traitement individuels sont cruciaux, de sorte à offrir aux patients un résultat positif à long terme. Les options thérapeutiques vont d’une nouvelle opération microchirurgicale mini-invasive à l’immobilisation par fusion de deux vertèbres, en particulier lors de hernies discales à répétition.

Littérature complémentaire

  1. Weinstein JN, Lurie JD, Tosteson TD et al. Surgical vs nonoperative treatment for lumbar disk herniation: the Spine Patient Outcomes Research Trial (SPORT) observational cohort. JAMA. 2006;296:2451-2459.
  2. Vialle LR, Vialle EN, Suárez Henao JE, Giraldo G. LUMBAR DISC HERNIATION. Rev Bras Ortop. 2010;45:17-22.
  3. Heindel P, Tuchman A, Hsieh PC et al. Reoperation Rates After Single-level Lumbar Discectomy. Spine (Phila Pa 1976). 2017;42:E496-E501.

Références

  1. Lurie JD, Tosteson TD, Tosteson AN et al. Surgical versus nonoperative treatment for lumbar disc herniation: eight-year results for the spine patient outcomes research trial. Spine (Phila Pa 1976). 2014;39:3-16.

  2. Bailey CS, Rasoulinejad P, Taylor D et al. Surgery versus Conservative Care for Persistent Sciatica Lasting 4 to 12 Months. N Engl J Med. 2020;382:1093-1102.